MONT SAINTE-ODILE
photo : J.Ph. Grille (provisoire)
Jean-André Silbermann
1737
Les Silbermann ont construit des positifs pour des particuliers ou des chapelles ; il en a été recensé neuf pour André, deux pour son fils. L’instrument du mont Sainte-Odile, longtemps attribué à André, a vraisemblablement été construit en 1737 par Jean-André, et serait “le cabinet d’orgue de Barr”, retrouvé en 1858 au séminaire de Strasbourg. En 1861, l’abbé Simon-Ferdinand Mühe en fit don à la paroisse de Blancherupt. Lors de la première guerre mondiale les tuyaux de façade furent réquisitionnés par les autorités allemandes. En 1928, Léon Vilmin, fils de l’organiste de Blancherupt et curé de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg, racheta ce qui restait du positif pour l’offrir à François-Xavier Mathias pour l’institut Léon IX.
Probablement injouable, l’orgue fut entièrement reconstruit dans les ateliers Roethinger, harmonisé par Ernest Muhleisen, et placé après sa restauration en 1931, dans le transept de l’église Sainte-Madeleine à Strasbourg. Après 1945, il fut déménagé au Mont Sainte-Odile, et l’existence d’un quatrième jeu, un Nazard, permit de faire le rapprochement avec “le cabinet d’orgue de Barr”. Des tuyaux de façade en étain furent posés en 1984 par Yves Kœnig. Le sommier à gravures, les tuyaux en bois (basses du Bourdon, et de la Flûte 4′), le clavier, les deux soufflets cunéiformes, et les tirants de jeux sont d’origine. Heureux hasard de l’histoire : cet instrument a abouti après bien des péripéties en un lieu qui tenait une place particulière dans le cœur de son constructeur, lequel lui avait consacré un livre
Mais de nombreux problèmes subsistent : l’harmonisation générale et l’accord des jeux sont approximatifs, les tuyaux de métal sont du matériel de récupération et sont par conséquent d’une esthétique très éloignée du modèle original , la soufflerie est très bruyante. Par ailleurs le local où l’instrument est actuellement posé le met peu en valeur et limite considérablement ses possibilités d’utilisation. Un projet est en gestation : il consisterait à installer l’instrument reconstitué dans un local approprié du Mont Saint-Odile. Outre la restauration de la soufflerie et de la transmission les travaux se concentreraient sur une remise en état complète du sommier et la reconstruction de l’ensemble de la tuyauterie en métal à l’identique du modèle initial.